La répression continue… Mais la lutte aussi !

Banderole étudiante en soutien aux Goodyear

Les étudiants de Paris 3 soutiennent les Goodyear !

Comme nous l’écrivions dans les pages jeunes de L’Internationaliste numéro 160 de janvier, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que l’état d’urgence montre qu’il était un outil répressif contre les jeunes et les travailleurs.

Nous expliquions le mois dernier qu’un militant de Solidaires Étudiant-e-s avait été victime de cette répression à l’université de Paris 3. Il a été violemment mis hors de la fac par les vigiles, sur ordre de la présidence, parce qu’il diffusait un tract… contre la répression et l’état d’urgence.

Cette situation a rapidement donné suite à une campagne de pétition de Solidaires Étudiant-e-s contre la répression et pour la liberté d’expression à Paris 3. Le mercredi qui a suivi l’expulsion du militant, c’est une vingtaine de militants de différentes facs voisines qui sont venus à Paris 3 pour soutenir et faire signer cette pétition. La présidence de la fac n’a pas été mesure de les mettre dehors prouvant, si cela est nécessaire, que la liberté d’information et d’organisation ne se gagnent que dans la lutte et le rapport de force.

La répression des militants de Paris 3 n’est ni anecdotique ni isolée. Elle n’est pas non plus le fruit d’une présidence qui fait du « zèle ». Elle est directement liée à la mise en place de l’état d’urgence. Les directions des universités cherchent à empêcher tout début d’organisation et de mobilisation et tentent de détruire les organisations syndicales et politiques.

De nombreuses universités ont dénoncé des pratiques de plus en plus violentes contre les militants allant du contrôle des cartes d’étudiants jusqu’à l’expulsion de militants en passant par les refus systématique d’utilisation des locaux pour réunion, meeting, AG.

Avec les Goodyear, le gouvernement veut faire un exemple

L’état d’urgence n’est évidemment pas venu frappé que nos facs. Ce sont les travailleurs en lutte qui subissent la répression la plus violente. À l’image des travailleurs de Goodyear condamnés à des peines de prison ferme allant jusqu’à 24 mois. La violence de ces condamnations est un fait inédit depuis 50 ans.

Ce n’est pas un hasard si ces condamnations tombent maintenant : le gouvernement cherche à intimider tous les travailleurs et les jeunes qui luttent. Le message est clair : le gouvernement est prêt à tout pour avancer sa politique et maintenir « l’ordre ». Et l’état d’urgence lui donne des formes légales.

Comme l’ont dit eux-mêmes les travailleurs de Goodyear dans leur appel, le gouvernement veut faire un exemple afin d’intimider les travailleurs et les jeunes. Il est important que les étudiants répondent à leur appel et constituent partout des comités de soutien.

C’est le travail qu’a commencé à faire le syndicat Solidaires Étudiant-e-s de Paris 3. Au moment où nous écrivons ces lignes, le syndicat distribue régulièrement l’appel des Goodyear et fait signer leur pétition. Il appelle à participer à la manifestation du 30 janvier contre l’état d’urgence autour des mots d’ordre : « Nous sommes tous des Goodyear ! Relaxe des militants condamnés et levée immédiate de l’état d’urgence ! »

Ce début de campagne a déjà récolté 20 signatures et une dizaine d’euros de soutien pour les travailleurs de Goodyear. Une réunion publique pour la constitution d’un comité de soutien est prévue le mercredi 3 février à 14h30 à l’université Paris 3. Cette réunion doit être le point de départ d’une mobilisation large et unitaire pour la relaxe des travailleurs de Goodyear et pour la levée de l’état d’urgence !


Nanterre soutient les Goodyear !

Aussitôt que nous avons appris la condamnation des Goodyear, nous avons proposé à notre section de Nanterre de Solidaires Étudiant-e-s de prendre en charge la campagne pour leur relaxe. Ainsi, en quelques jours, ce sont plus de 100 étudiants et personnels qui ont signé la pétition. Ceci montre, une fois de plus, que les étudiants en ont marre de la répression d’état, qui s’abat contre tous ceux qui contestent la politique du gouvernement.

Dans nos prises de parole dans les TD et amphis, nous avons à chaque fois fait le lien entre la peine prononcée contre les Goodyear, et la mise en place de l’état d’urgence, qui sert justement à réprimer tous les militants (souvenons-nous des gazages, matraquages et des 327 gardes-à-vue de République au moment de la Cop 21).

C’est pourquoi, en même temps que nous faisions signer cette pétition, nous appelions à manifester le 30 janvier pour exiger la levée immédiate de l’état d’urgence.