Mobilisation historique à l’ESPCI Paristech :  » Comme partout ailleurs l’état d’urgence frappe aussi les écoles d’ingénieurs »

Façade de l'ESPCI

Suite à la déclaration de l’état d’urgence et suite aux nombreux avis de la mairie de Paris et de la préfecture, l’administration de l’ESPCI Paristech (École d’Ingénieur en Physique Chimie et Biologie à Paris) a décidé de mettre en place des mesures de sécurité. Ainsi, à partir du 16 novembre la bibliothèque, les réservations de salles ainsi que le foyer ferment à 18 heures.

Les élèves ont vite commencé à comprendre que ces mesures seraient à durée indéterminée, ce qui a provoqué un grand mécontentement. Face à cela l’administration, réunie en une cellule de crise, a accepté de voir les représentant d’élèves (j’en faisais partie car je suis président d’une des associations d’étudiants directement concernée par ces mesures).

Malgré de maigres avancées, les discussions se sont vite soldées par un tir de barrage de l’administration dans le sens d’un maintien des restrictions horaires. Ainsi avec les représentants en question et quelques élèves motivés, nous avons initié une mobilisation.

Tout d’abord nous avons lancé une pétition (appelée à être signée largement : élèves, profs, chercheurs, personnels) réclamant la levée de ces restrictions horaires, appuyant le fait qu’elles entravent gravement la vie associative et scolaire plus que d’assurer une quelconque sécurité, puis nous avons convoqué une assemblée générale.

La pétition a été signée très largement (312 personnes environ) par les élèves mais aussi par des anciens élèves et des chercheurs. Il y eu deux assemblées générales, toutes deux massives (88 pour la première, 76 pour la seconde au moment du vote). La principale résolution était que si la prochaine réunion avec l’administration devait se solder par un statu quo, ou une avancée peu significative, les élèves occuperaient le foyer jusqu’à 23 heures. Suite à cela, la dernière réunion avec l’administration s’est résolue par un retour aux horaires normales de fermetures.

Nous tirons deux leçons de cette victoire :

1) il est possible de gagner et de mobiliser largement, sur la base d’assemblé générale réellement démocratique, contre les conséquences concrètes de l’état d’urgence ,

2) nombreux sont ceux qui sont prêts à se mobiliser pour la défense des libertés démocratiques lorsqu’ils sont touchés directement par l’état d’urgence