La lutte des classes déjoue tous les pronostics… Édito de l’Internationaliste 172

Manifestation à Rouen exigeant la justice pour Théo

Sur fond d’aiguisement et de radicalisation de la lutte des classes en Europe et en France, la crise économique nourrit les affrontements inter-impérialistes et inter-bourgeois. La crise institutionnelle et politique provoque ainsi l’implosion de l’UE.

La mobilisation contre la loi travail El Khomri portait en elle le rejet de tous les gouvernements qui appliquent avec zèle la politique – lois, directives, décrets… – dictée par le Medef et l’Union Européenne capitaliste.

Cette politique, qui vise à faire payer la crise et la dette aux travailleurs et aux jeunes, est combattue au quotidien par des millions d’individus dans les multiples grèves et manifestations.

Les grèves pour la défense des services publics et des statuts des personnels, en particulier dans l’éducation et la santé, en sont une expression. Tout comme la multiplication des conflits dans le secteur privé contre les plans de licenciements.

Ces mobilisations et ce profond rejet des gouvernements et des politiques dictées par l’UE et le Medef se sont traduits logiquement par le rejet de tous les partis politiques institutionnels associés à cette politique.

La crise du régime bonapartiste de la 5e République a aiguisé les appétits et les ambitions des politiciens, divisant les partis dans les primaires, chacun prétendant être le recours ou le sauveur.

A « gôche », les candidats jouent aux « hommes providentiels », se disputent nos voix et nous promettent plus de justice sociale. Contre un gouvernement par et pour les travailleurs, certains en appellent même à une constituante et une 6e République.

Sans parler de ceux qui osent encore nous vendre la possibilité d’une soi-disant Europe plus sociale, « 100 % à gauche » …

Ceux qui refusent de rompre avec l’UE capitaliste sont les mêmes qui se sont prononcés contre le Brexit. Ceux qui se sont placés du côté de l’ordre bourgeois et des institutions européennes capitalistes, ne peuvent prétendre aujourd’hui nous défendre !

Pour notre part, nous pensons que la moindre des mesures sociales nécessite de rompre avec le capitalisme, ses institutions, ses traités, ses lois, ses directives, et que la première mesure d’urgence qu’un gouvernement des travailleurs devrait imposer aux capitalistes, c’est l’annulation de la dette.

Notre déclaration « Quelle campagne devrait mener un parti ouvrier dans le cadre des élections ? » s’adresse à tous et tente de rouvrir le débat. 100 ans après la première révolution ouvrière victorieuse de l’histoire, nous pensons qu’il faut se réapproprier les enseignements de la Révolution russe et des bolcheviks.

Les élections doivent nous servir de tribune pour construire une organisation politique de classe indépendante de la bourgeoisie, un parti ouvrier internationaliste pour le socialisme authentique.

Pour nous, les élections doivent être d’abord et avant tout une tribune pour aider à la mobilisation indépendante des travailleurs et des jeunes. Elles doivent être un point d’appui pour unifier notre classe autour de mots d’ordres clairs, donner des perspectives de combat, afin d’avancer vers un gouvernement des travailleurs .

Nous appelons tous ceux qui se reconnaissent dans cette tribune à nous rejoindre !