Venue des camarades argentins : une réunion politique riche en échanges

Le 14 janvier nous avons fait une réunion publique à Paris avec notre camarade Giordano, dirigeant de notre parti frère Izquierda Socialista (IS) et député national au Parlement argentin, dans le cadre du Front de Gauche des Travailleurs (FIT). La réunion a commencé par un retour sur l’expérience argentine.

La politique d’IS

L’introduction du camarade Giordano a été très riche. Ne pouvant aborder tous les aspects, nous reviendrons en priorité sur deux thèmes : l’expérience du Front de Gauche des Travailleurs (FIT) et les Rencontres Syndicales Combatives (RSC).

Le FIT a répondu à une attente forte des travailleurs et de la jeunesse : celle de l’unité des organisations ouvrières. Le FIT n’est pas un parti, mais un front électoral. IS l’a impulsé en 2011 avec deux autres organisations trotskystes. Dans le cadre de ce front électoral IS a obtenu plusieurs élus : ces postes permettent d’utiliser le Parlement comme une tribune pour les grèves ouvrières.

Sur le terrain syndical, IS a impulsé les RSC. Ces rencontres ont permis de regrouper les sections syndicales qui luttent réellement contre les licenciements, s’opposent à la bureaucratie syndicale péroniste, et aux mesures d’austérité du gouvernement.

La discussion, introduite par le camarade Giordano, a permis de mieux comprendre la situation en Argentine. Les personnes présentes se sont montrées très enthousiastes et ont remercié les camarades argentins de leur présence. Chacun a participé à la discussion, a posé des questions ou demandé des précisions. Les questions ont fusées, et là aussi nous ne pouvons en rendre compte qu’en partie.

De l’Argentine à l’Union Européenne

Par exemple, Griselda, enseignante et syndicaliste CGT, a demandé des précisions sur le péronisme ainsi que ses liens avec les directions syndicales. Le but était de comprendre la nature de ces bureaucraties afin de mieux les combattre.

En effet, elle a expliqué qu’en France, les directions syndicales sont liées au PS, qui est un parti bourgeois, 100 % au service du patronat. Ceci a une incidence sur le terrain syndical.

Un de nos camarade toulousain, a ajouté, que les directions nationale de la CGT et de FO ont par exemple refusé de mener le combat jusqu’au bout pour le retrait de la loi El Khomri, une loi défendue par le PS.

C’est pour cela que sur le terrain, dans nos sections syndicales, nous défendons l’indépendance de classe de nos syndicats et la démocratie ouvrière, ce qui nous permet de remporter des batailles contre la bureaucratie.

De fil en aiguille, la discussion en est ainsi venue à la situation française, et à la politique du GSI. Nous avons ainsi fait le lien entre la lutte en France contre la loi El Khomri, et le reste des luttes en Europe, qui sont sans précédent. Ceci se traduit sur le terrain électoral par une forte abstention. Nous parlons d’abstention ouvrière et active.

Ainsi, le rejet de l’UE capitaliste est consciente chez les travailleurs. Il s’est récemment traduit par le vote en faveur du Brexit. C’est pour cela que nous avançons le mot d’ordre d’abrogation de tous les traités européens, afin de construire un gouvernement par et pour les travailleurs, à échelle de toute l’Europe, vers les États-Unis Socialistes d’Europe.

L’internationalisme concret

Ainsi, au cours de cette réunion, ce sont deux sections de l’Unité Internationale des Travailleurs qui ont dialogué, et au-delà deux continents. Beaucoup d’optimisme s’est dégagé des échanges. Comme le disait le camarade Giordano, on peut être petit, mais avec une bonne politique d’indépendance de classe nous pouvons peser positivement là ou nous sommes.

Ceci est vrai à échelle nationale et internationale. Aussi, l’analyse de Trotsky, « la crise historique de l’humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire » est encore d’actualité. Alors que partout dans le monde, les travailleurs et la jeunesse sont en lutte comme jamais, on voit bien qu’il manque un parti international de masse afin de mener toute ces luttes vers la révolution mondiale. C’est un tel parti que nous essayons de construire modestement, dans le cadre de l’UIT.

L’UIT cherche à regrouper tous les révolutionnaires, y compris ceux qui ne se réclament pas du trotskysme. En effet, nous sommes plus forts organisés dans une Internationale même modeste, que tout seul dans son propre pays.

C’est pourquoi nous appelons tous nos lecteurs, tous nos sympathisants, qui se reconnaissent dans le projet de l’UIT à rejoindre dès à présent le GSI pour contribuer à la construction d’une telle alternative pour les travailleurs et la jeunesse.