4 mois de grèves et de mobilisation permanente n’ont pas entamé la détermination !

Edito de L'Internationaliste 166

4 mois, 4 mois de manifestations, de grève et de mobilisation permanente des jeunes et des travailleurs pour le retrait de la dite « loi travail »; et l’onde de choc de cette résistance acharnée n’en finit pas de s’étendre.

La victoire du Brexit au Royaume-Uni en est une illustration éclatante, tout comme la mobilisation contre les 10 mesures en Belgique (l’équivalent de la loi El Khomri) !

L’Union Européenne capitaliste est une véritable alliance des États et des gouvernements bourgeois pour mettre au pas les travailleurs d’Europe ( en détruisant l’indépendance de classe des syndicats avec la complicité de la CES); afin de liquider les conquêtes ouvrières, tirer les salaires vers le bas, et faire payer la crise et la dette aux travailleurs.

C’est pourquoi, dans l’Internationaliste 163, nous expliquions: « ainsi sous couvert de moderniser et mieux protéger les salariés, ou d’obtenir des avancées, l’intersyndicale maintient un dialogue avec ce gouvernement de combat contre les travailleurs.

Comme s’il était possible d’obtenir des progrès sociaux sans rompre avec l’Union Européenne capitaliste, ses traités et ses institutions.

Comme s’il était possible d’obtenir des progrès sociaux sans exiger l’annulation de la dette qui fait porter le poids de la crise sur la population laborieuse.

Enfin, comme s’il était possible d’obtenir des progrès sociaux sans infliger une défaite d’ampleur à ce gouvernement – et à tous ceux qui lui succéderont ! – , tout entier au service du Medef, de l’UE, du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale.

C’est pourquoi nous pensons qu’il faut aussi exiger des directions bureaucratiques des confédérations FO et CGT – inféodées au PS tout comme l’Unef – adhérentes de la Confédération Européenne des Syndicats, émanation de la sinistre commission de Bruxelles où se discutent et se préparent discrètement toutes les contre-réformes, qu’elles rompent purement et simplement avec la CES. » 

Et, dans l’Internationaliste 164 nous rappelions : « la dure bataille contre la loi El Khomri a commencé dans un contexte où depuis trente ans chaque gouvernement est élu par défaut, sur fond d’une explosion de l’abstention ouvrière et populaire.

Les travailleurs et les jeunes qui se sont abstenus – tout en se mobilisant de plus en plus- ont donc mis en crise le régime et les partis institutionnels qui le soutiennent, aujourd’hui à bout de bras.

On le voit, les attaques contre les travailleurs et les jeunes, discutées et coordonnées dans le cadre de l’Union Européenne capitaliste; ont généré des processus de mobilisations partout en Europe.

En France, comme en Grèce ou en Espagne, ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant et ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant. L’Europe capitaliste est en crise et risque elle aussi l’explosion. » 

La crise politique sans précédent, provoquée par ces 4 mois de mobilisations au sommet de l’État et des institutions anti-démocratiques de la 5e République, combiné à la crise des partis institutionnels (de la soi-disant gauche radicale à l’extrême droite en passant par la droite et le centre) et de l’UE, ouvre une situation inédite de décompositionrecomposition des organisations syndicales et politiques en France.

L’utilisation du 49-3 pour imposer la flexibilisation du marché du travail, n’est que fuite en avant d’un gouvernement aux abois !

Cette loi, imposée par un gouvernement minoritaire, divisé, antidémocratique et haï par la population laborieuse peut – à coup sûr   – être mise en échec.

N’en déplaise aux médias bourgeois, la détermination des travailleurs et des jeunes pour obtenir le retrait total de la loi travail reste intacte !

Alors oui, 49-3 ou pas, travailleurs, jeunes, tous unis jusqu’à l’abrogation de la loi El Khomri !